6.1 - Edifices publics



Les églises (en particulier leurs clochers), les tours, les vieux remparts... sont des constructions largement utilisées par la faune sauvage (chouette effraie, choucas des tours, pigeons, chauves-souris ... ). Parallèlement aux problèmes déjà évoqués à propos de ces espèces, il paraît utile d'ajouter certains points plus spécifiques concernant ces édifices :

  • l'éclairage nocturne des bâtiments historiques peut constituer une gêne pour certaines espèces telles que les chauves-souris, d'autres comme la chouette effraie s'en accomodent assez bien ;
     
  • l'obturation des abat-sons des clochers destinée à empêcher l'accès aux choucas et pigeons peut être pratiquée de diverses manières, la forme de l'ouverture peut empêcher leur passage sans gêner les chauves-souris et les insectes. Lorsque cela est possible, on peut fermer l'espace où se situent les mécanismes de fonctionnement des carillons et laisser une chambre de reproduction destinée à la chouette effraie, aux chauves-souris ... ou disposer un nichoir en façade intérieur (cf Volumes et Bâtiments annexes Fiche 5.1 Les combles, les greniers et les granges). Il est également possible de créer des conditions sélectives : ainsi, l'obscurité est un facteur défavorable aux pigeons et aux choucas et favorable aux chauves-souris et à la chouette effraie ;
     
  • si des travaux de restauration (réfection de la toiture par exemple) sont envisagés, la période allant de mars à juillet est à éviter ; elle correspond, en effet, à l'époque de reproduction de la plupart des espèces qui occupent les constructions ;
     
  • afin d'éviter la dégradation de certains bâtiments par les déjections des pigeons, la pose de protections en plastique (cônes VILSEN, herses ... ) sur les éléments en relief et les corniches est une solution largement utilisée, empêchant les pigeons de se poser. L'utilisation de cordons de gélatine plastique (PIGUYBIRD, PICOPLAST) sur les reposoirs des pigeons a également un effet physique répulsif.

 

Le choucas des tours
C'est le seul corvidé (famille comprenant les corbeaux, corneilles, pies ... ) à s'installer dans les habitations humaines. Identifiable à sa petite taille (à peu près celle d'un pigeon), à sa nuque gris-clair contrastant avec le reste de son plumage noir et ardoisé, le choucas se signale fréquemment, lors de ses vols acrobatiques, par ses cris typiques "tchiak". Les bâtiments qu'il affectionne sont principalement les vieux édifices (tours, clochers, remparts .. .) où il s'installe en colonies. Le nid, constitué de branchettes et de brindilles, est construit dans un recoin ou une cavité. La ponte compte généralement 5 oeufs déposés à fin-avril ou au début de mai. En hiver, cette espèce s'associe fréquemment aux bandes de corbeaux et de corneilles.

 

Attention ! Avant d'entreprendre des travaux de restauration dans un bâtiment ancien dont les combles sont restés longuement inhabités, demander une expertise sur la faune présente aux services administratifs départementaux ou régionaux (DDAF, DRAE. .. ). Vous éviterez ainsi des retards inutiles et la destruction d'espèces protégées. De même, avant de fermer les accès à un bâtiment, s'assurer qu'aucun animal n'y subsiste !



Les chauves-souris

Mammifères remarquablement adaptés au vol, les chauves-souris occupent de nuit la niche écologique des oiseaux insectivores diurnes. Leur rôle dans les écosystèmes naturels est donc tout à fait comparable à celui des hirondelles ou des martinets et leur utilité n'est plus à démontrer.

Elles utilisent fréquemment les habitations pour se reposer dans la journée, pour se reproduire ou pour hiverner. Elles se contentent pour cela d'un espace tranquille, plus ou moins volumineux selon les espèces ; pendant la gestation et l'élevage des jeunes, c'est un endroit surchauffé (ou se réchauffant rapidement) qu'elles recherchent, en hiver, elles ont besoin d'un espace protégé du gel mais suffisamment froid pour les maintenir en léthargie (métabolisme ralenti, température corporelle abaissée) pendant plusieurs mois.

La température et l'hygrométrie doivent y être stables. La reproduction débute à l'âge de 2 ans. Les accouplements ont lieu en automne, mais la fécondation est différée jusqu'au printemps suivant. La mise bas (1 jeune/an) intervient en juin, les femelles se réunissent alors en colonies d'où les mâles sont exclus. La plupart des espèces ont une longévité dépassant une dizaine d'années.

Certaines sont migratrices et n'apparaissent dans nos régions qu'en été ou en hiver.

La chouette effraie

De toutes les chouettes d'Europe, l'effraie est celle dont l'existence est la plus liée à l'homme et à ses édifices.

Sa face blanche en forme de coeur la caractérise, les parties supérieures sont roux-doré finement ponctuées de gris et de blanc, le dessous du corps est blanc ou roux. Longue de 33 à 39 cm, elle pèse en moyenne 330 g et son envergure est proche du mètre. Strictement nocturne dans nos régions, elle se nourrit de musaraignes, de petits rongeurs (campagnols surtout) et de quelques oiseaux. La ration journalière moyenne d'un adulte étant d'environ 100 g (soit 4 à 5 mulots), elle joue un rôle important pour l'agriculture. Son nid, est installé sur une plateforme difficile d'accès dans un grenier, un clocher, une grange ou un pigeonnier.

Elle y pond 4 à 7 oeufs, en général entre fin avril et juin.